L’impact des JO 2024 sur le marché immobilier: des revenus multipliés par 3,5
Depuis quelques mois, la baisse des prix de l’immobilier est perceptible dans toute la France. Cependant, selon une étude réalisée par la plateforme d’investissement locatif Masteos, cette baisse reste encore faible. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, et les Jeux Olympiques de 2024 semblent en être un.
Une discussion de taxi à l’origine de l’étude
Thierry Vignal, président de Masteos, explique que l’idée de cette étude est née d’une conversation de taxi. Il a remarqué une agitation et un fantasme autour des opportunités financières que les JO pourraient apporter, que ce soit par le biais de locations touristiques ou de plus-values après les Jeux. Pour clarifier la situation, Masteos a voulu obtenir des données factuelles.
Des revenus potentiellement multipliés par 3,5
Les chiffres recueillis pour cette étude semblent donner raison aux attentes de certains. Les villes hôtes des Jeux enregistrent en moyenne une plus-value de 17% après l’événement. Cependant, ce qui intéresse le plus les propriétaires immobiliers, notamment à Paris, ce sont les perspectives de bonnes affaires dans le domaine de la location touristique. Selon l’étude, les prix des nuitées touristiques pourraient être multipliés par 1,5 à 3,5, selon les villes. Les Parisiens seraient les plus susceptibles de réaliser de belles affaires, suivis par les Marseillais qui pourraient espérer un gain de 2,5 fois, tandis que les autres villes n’auraient qu’une augmentation de 50% (voir infographie).
Une volonté massive de louer sa résidence principale pendant les JO
Thierry Vignal souligne que « cette volonté de louer sa résidence principale pendant les JO est massive et crée un effet de report de projets de vente qui a été largement sous-évalué ». Il observe une activité importante du côté des conciergeries Airbnb chargées d’accueillir et de gérer les arrivées et départs des vacanciers « olympiques ». Il est vrai que le tarif moyen d’une nuitée à Paris est estimé à 812 euros, une somme qui peut inciter à réfléchir. Malgré les résultats de cette étude, le dirigeant estime que les enseignements ne seront pas forcément vérifiés et surtout qu’ils ne sont pas souhaitables. Il admet : « Malgré une situation de plus-values systématiques par le passé, cela ne signifie pas que cela va se reproduire pour Paris et j’en doute même, dans la conjoncture actuelle ». Il n’est pas convaincu que la tendance des prix élevés des locations Airbnb se maintiendra dans les mois à venir. Selon lui, de plus en plus de Parisiens vont se réveiller tardivement, ce qui augmentera l’offre de logements, tandis que la demande ne devrait pas augmenter brusquement. Il ne croit pas aux bonnes affaires tardives pour les propriétaires et estime que les prix devraient plutôt baisser par la suite.
Une mise en vente différée et des prix qui résistent
Entre l’espoir de plus-values (ou au moins d’une résistance accrue à la baisse des prix) et le rêve de gros revenus locatifs, de nombreux propriétaires retardent la mise en vente de leur logement. Cela entraîne une diminution de l’offre sur le marché et maintient les prix artificiellement élevés, selon Thierry Vignal. Il conclut : « Un grand nombre de propriétaires estiment qu’il faut reporter la vente de leur logement pour profiter des revenus d’Airbnb et de l’attente de taux d’intérêt plus bas. Ce sont des chimères qui pourraient causer quelques désillusions à l’avenir. »
En résumé, même si la baisse des prix de l’immobilier est en cours en France, l’étude réalisée par Masteos met en évidence l’impact potentiel des Jeux Olympiques de 2024 sur le marché immobilier. Les chiffres suggèrent que les villes hôtes pourraient enregistrer une plus-value moyenne de 17% après les Jeux et que les prix des nuitées touristiques pourraient être multipliés par 1,5 à 3,5. Cependant, le président de Masteos estime que ces résultats ne sont pas garantis et que la situation actuelle ne favorise pas ces perspectives. Il souligne également que de nombreux propriétaires retardent la vente de leur logement dans l’espoir de profiter des opportunités liées aux JO. Cela a pour conséquence une offre qui diminue et des prix qui restent élevés. Ces attentes pourraient créer des désillusions à l’avenir.