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Les logements les plus énergivores sont généralement conservés pendant une longue période

Allongement des durées de détention des logements en Île-de-France : un phénomène préoccupant

Selon les statistiques publiées par les notaires du grand Paris, on observe un allongement des durées de détention des appartements vendus en Île-de-France au cours des dix dernières années. Cette tendance suscite des préoccupations quant à la mobilité des ménages et à la qualité énergétique des logements sur le marché.

La crise du logement freine la mobilité des ménages

Élodie Frémont, présidente de la Commission des statistiques immobilières des notaires du Grand Paris, souligne que la crise du logement actuelle freine la mobilité des ménages. En effet, les conditions de mise en vente et de financement pour acheter un nouveau logement sont de plus en plus difficiles. En conséquence, de plus en plus de ménages se retrouvent dans l’incapacité de faire face à une hausse des mensualités ou d’acheter un logement plus petit. Ainsi, ils préfèrent épargner davantage et ne pas changer de bien.

Un phénomène surtout observé chez les logements énergivores

L’allongement des durées de détention concerne principalement les logements les plus énergivores. Ce phénomène touche vraisemblablement les ménages avec des moyens limités, qui sont susceptibles d’habiter des appartements peu performants du point de vue énergétique. Par ailleurs, les notaires relèvent également un afflux récent sur le marché de passoires thermiques détenues depuis longtemps.

Une augmentation des transactions pour les appartements classés F et G

Une tendance inquiétante se dégage des données : la part des appartements classés F et G est passée de 10% des transactions en 2019 à 18% tant en 2022 qu’au début de l’année 2023. Ce phénomène s’explique en partie par une méthode de calcul plus stricte du Diagnostic de Performance Energétique (DPE). En outre, cette poussée des ventes de logements énergivores a permis le retour sur le marché de logements détenus depuis longtemps. Les appartements étiquetés «G» vendus en 2023 ont atteint une durée de détention médiane record de 13,3 ans, soit plus de 3 ans de plus qu’en 2021 (10,1 ans) et 5 ans de plus qu’il y a 10 ans.

Une hausse sensible de la durée de détention pour les étiquettes D, E et F

Pour les autres étiquettes énergétiques, la durée de détention est également en hausse, notamment pour les étiquettes D, E et F. Seuls les logements classés A, B ou C restent en dessous de la barre des 10 années de détention, ces biens étant relativement rares. En ce qui concerne les maisons, la durée de détention des plus énergivores suit la même tendance que pour les appartements, voire l’amplifie. La durée de détention d’une maison classée G est passée de 10,9 ans en 2021 à 15,7 ans en 2022 et même 17,1 ans en 2023. Cependant, ces maisons demeurent marginales dans les ventes, ne représentant que 5% des transactions en 2023.

L’allongement des durées de détention des logements en Île-de-France

Il s’agit d »un phénomène préoccupant, qui soulève des questions sur la qualité énergétique du parc immobilier et ses conséquences sur la mobilité des ménages. Il est essentiel de mettre en place des mesures pour promouvoir la rénovation énergétique et encourager la mobilité résidentielle, afin de garantir un parc immobilier de qualité et de favoriser l’accès à un logement adapté pour tous les ménages.

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