Crise du logement : pas de crise de l’immobilier, selon Charles Marinakis
Dans le monde de l’immobilier, la crise du logement est bien présente, mais il n’y a pas de crise de l’immobilier, selon Charles Marinakis, président de Century 21. Il explique que les propriétaires d’un bien immobilier ne sont pas en danger car en France, les emprunts se font à taux fixe et non à taux variable. Ce système financier protecteur évite ainsi les hausses mensuelles importantes. Charles Marinakis souligne également que malgré une activité en baisse par rapport aux années exceptionnelles de 2021 et 2022, avec 993 000 ventes à date sur une année glissante, le volume de ventes reste élevé comparé à celui de 2013 qui était de 685 000 ventes dans le résidentiel ancien. Il affirme donc qu’il n’y a pas d’effondrement du marché, mais plutôt une crispation évidente.
Une barrière à l’accès au crédit
Ludovic Huzieux, cofondateur du réseau Artemis Courtage, partage cette analyse et souligne qu’il y a des barrières et un frein à l’accès au crédit. La production de crédit a reculé et les Français doivent puiser davantage dans leur épargne de précaution pour financer leur projet immobilier. Cependant, il précise qu’en préparant suffisamment son dossier de crédit en amont, il est possible de trouver des solutions.
Des disparités régionales en matière de prix et de volume
Les indicateurs du réseau Century 21 montrent l’émergence de marchés à plusieurs vitesses avec des disparités tant en volume qu’en prix dans certaines villes comme Bordeaux, Nice, Marseille et Lyon. Ainsi, les prix sont en baisse sur un an à Bordeaux et Lyon, tandis qu’ils continuent de progresser à Marseille et Nice.
Baisse des prix et hausse des taux d’intérêt
Au niveau national, les prix de l’immobilier ont reculé en moyenne de 3 à 6%. Cette baisse de prix ne compense pas la hausse des taux d’intérêt, ce qui rend le marché immobilier très tendu. Ludovic Huzieux confirme cette tendance en soulignant que les taux d’intérêt sont actuellement supérieurs à 4%, alors qu’en janvier 2022, ils étaient de 1% pour toutes les durées. Il explique que le pouvoir d’achat immobilier des Français a été amputé de 15 à 20% entre janvier 2022 et septembre 2023. Il ajoute que la durée moyenne des crédits est de 22 ans et demi chez Artemis courtage, avec une majorité de prêts sur 25 ans. L’apport personnel nécessaire est d’environ 100 000 euros à Paris IDF et de 65 000 à 70 000 euros en régions. Il souligne donc la nécessité de trouver des aides spécifiques pour les primo-accédants, qui sont les principales victimes de la hausse des taux.
L’allongement de la durée des crédits
La question de l’allongement de la durée des crédits se pose. Charles Marinakis envisage cette possibilité afin d’ajuster les mensualités. Cependant, il met en garde contre l’endettement au-delà de 35% des revenus, estimant que cela peut conduire à une situation de surendettement dangereuse. Il insiste sur le fait que lorsqu’on réalise un investissement patrimonial ou familial, l’objectif n’est pas de se mettre dans la difficulté. Ludovic Huzieux, de son côté, propose d’autoriser l’allongement de la durée de crédit uniquement pour les primo-accédants, sur 30 ans. Il estime également qu’il faudrait plutôt se baser sur le « reste à vivre » plutôt que sur le taux d’endettement maximum de 35% pour évaluer la pertinence d’un dossier de prêt immobilier.
Les demandes des professionnels de l’immobilier
Les professionnels de l’immobilier attendent notamment la mise en place d’un véritable statut du bailleur privé avec un régime spécifique adapté. Charles Marinakis souligne également la méconnaissance de leur métier, notamment par l’Autorité de la concurrence qui a remis en cause les honoraires et services perçus par les agents immobiliers. Il rappelle que les agents immobiliers sont le bras armé de l’État pour faire respecter certaines obligations, et demande à être reconnu à sa juste valeur.
La Crise du Logement en France : L’Équilibre Fragile entre Immobilier et Accès au Logement
Il y a une crise du logement en France, mais pas de crise de l’immobilier. Les propriétaires d’un bien immobilier ne sont pas en danger, même si l’accès au crédit est plus difficile. Les prix de l’immobilier varient d’une région à l’autre, avec une baisse sur un an à Bordeaux et Lyon, et une hausse à Marseille et Nice. La baisse des prix ne compense pas la hausse des taux d’intérêt, ce qui rend le marché immobilier tendu. L’allongement de la durée des crédits est une solution envisagée, mais il est important de ne pas s’endetter au-delà d’un certain seuil. Les professionnels de l’immobilier demandent également à être reconnus à leur juste valeur et souhaitent la mise en place de mesures pour favoriser les investisseurs et les primo-accédants.